Oberennoù damheñvel pe handelvoù all zo ivez, gwelout Bosenn Eliant.

Édouard Corfmat, 1868  (Levrenn I, p. 496-498)



BOSENN ELLIANT.
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I


   — Anter-kant nozwes ez on bet
’N ur parkik bihan balanek ;

   ’N ur parkik bihan balanek,
O klask laeres kleïer ’nn Drindet.

   Ar c’hleïer a zone ho zri,
— Olier baour, krouget a vi !

   ’Ma ’r Vosenn-wenn e penn da di,
Pa garo Doue, ial’ en ti. —

   — Pa deui en ti, me ial’ e-mez.
Meur da galon a gra diez !

   Kalon intanv hag intanves,
Kalon minor ha minores !… —


II


   Et eo ar vosenn a Elliant,
Et ’zo gant-hi seiz mill ha kant !

   Kriz ’vije ’r galon na oelje,
E borc’h Elliant nep a vije,

   O welet seiz mab ’n un tiad
O vont d’ann douar ’n ur c’harrad !

   Ar vamm baour euz ho charread,
Ann tad war-lerc’h o c’huibanad ;

   Ann tad war-lerc’h o c’huibanad,
Kollet gant-han he skiant-vad !……
. . . . . . . . . . . . . . . . . .

   Red ’oe arreti ’nn ofern-bred,
Gant trouz ar c’hiri houarnet……
. . . . . . . . . . . . . . . . . .

   — Aotro sant Jili, eme-z-hi,
Lojet ma bugale ’n ho ti ! —

   — Penaoz hallfenn-me ho lojo,
Karget m’iliz bet’ ann treuzou ;

   Karget m’iliz bet’ ann treuzou,
Ha ma bered, bet’ ar muriou !


   Dao e benniga ar parkou,
Wit lakad lod euz ar c’horfou :

   Dao e benniga ar c’hroaziou,
Ewit arreti ann Ankou ! —

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III


   E’borc’h Gourin, war un doal-wenn,
Ez oa skrivet gwerz ar vosenn ;

   ’N dimezell iaouank hi c’hane,
Ur c’hloarek iaouank a skrive.


Kanet gant Gaït, maoues a 70 vloaz,
en paroz Plomeur (Finistère) en miz Ewenn, 1868.


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  1. VARIANTE.


    Person Elliant ’zo bet kuitet,
    D’ann Erge-vraz brema ‘z eo et ;
    Preparet ’n euz ur walik-wenn,
    Da roï d’ann dut ann absolvenn ;
    Da roï d’ann dut ann absolvenn,
    D’ar re ’ oa klan gant ar vosenn !

    Le recteur d’Elliant est parti,
    Il est allé au Grand-Ergué ;
    Il a préparé une baguette blanche,
    Pour donner l’absolution aux gens ;
    Pour donner aux gens l’absolution,
    À ceux qui étaient malades de la peste !


    Je tiens cette variante de M. Sauvé, jeune celtophile plein d’ardeur, à qui nous devrons bientôt un recueil de proverbes bretons, bien plus complet que celui de M. Brizeux. Elle fait partie d’une version de ce chant qu’il a recueillie au mois de mai dernier, près de la chapelle de Ann Itron Varia ann hent, en la commune de Saint-Divy, Finistère.

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    Cette pièce et la note suivante m’ont été communiquées par mon ami M. Le Men, archiviste du département du Finistère, qui a publié l’année dernière une nouvelle édition du Catholicon de Jehan Lagadeuc, dictionnaire breton, latin et français, imprimé pour la première fois à Tréguier en 1499. La traduction est de moi.

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    NOTE.

    « J’ai été mis sur la trace de cette version par M. Th. de Pompery, membre du conseil général du Finistère, et un des Bretons qui connaissent le mieux la Bretagne et le breton. M. de Pompery ayant eu l’obligeance de me faire savoir qu’il l’avait entendu chanter chez M. de Pascal, au château de La Villeneuve, en la commune de Plomeur, je priai notre ami M. Sauvé de la demander à M. H. de Pascal. Celui-ci s’empressa, avec sa bienveillance ordinaire, de nous en envoyer une copie, écrite sous la dictée d’une de ses servantes, nommée Gall et âgée de 70 ans.

    « La fin du XVIe et le commencement du XVIIe siècle ont été marqués en Bretagne par des épidémies dont l’existence nous est révélée par les documents du temps. C’est à cette époque qu’il faut faire remonter l’érection de ces nombreuses croix de pierre à fût épineux, connues principalement dans l’évêché de Léon sous le nom de kroasiou ar vossenn (croix de la peste). En 1564, le chapitre de Quimper déserta la ville et tint ses réunions dans les paroisses voisines, propter pestem vastantem civitatem Corisopitensem. On voit par les registres des sépultures de la commune de Plouescat, dans