Les Bretons n’abandonnèrent pas en une fois la Grande-Bretagne ; ils ne la quittèrent qu’après avoir livré de rudes combats aux Anglais ou Saxons.
Quand il débarquait en Armorique un roi ou un chef quelconque, avec le peuple qu’il gouvernait, il s’établissait d’ordinaire au lieu où il débarquait et donnait souvent son nom à ce lieu. Ainsi Fragan s’établit dans le lieu appelé maintenant Ploufragan, c’est-à-dire peuple ou bande soumise à Fragan. Ploeven signifie également le lieu où s’arrêta Even avec son clan.
Les Bretons d'outre-mer se mêlèrent aux Bretons de l’Armorique. Il n‘y eut pas de combats entre eux ; ils étaient de la même race et loin de vexer les habitants du pays, comme l’avaient fait les Romains, ils les rendirent meilleurs et plus heureux en leur apportant la loi chrétienne.
Les Bretons de l’Armorique, en recevant la lumière de la foi, en vinrent à comprendre l’importance du travail. Aidés du secours des moines et des saints ermites venus de l’île de Bretagne ils se mirent à défricher les grands bois qui couvraient alors la surface de ce pays. Le premier entre ceux des Bretons qui émigraient ainsi, devenait le chef d'une partie du pays. C’est ainsi que vers l’an 4 ou 500 après la naissance du Sauveur, il y avait un comte de Léon, un comte ou roi de Cornouailles, un roi de Domnonée et un comte du pays d’Erech.
Gradlon-le-Grand était roi ou comte de Cornouailles en 490 ; Withur, comte de Léon en 520 ; Rivoal, roi de la Domnonée (qui comprenait le pays de Saint-Brieuc, ceux d’Aleth, de Dol et de Tréguier), arriva en Armorique en 513 ; Comorre était comte de Porhoët en 520.
Les familles les plus considérables de la Bretagne furent d’abord les descendants des rois, puis ceux des ducs et des comtes, et enfin les descendants des plus braves guerriers. Les comtes de Rennes qui donnèrent des ducs à la Bretagne, eurent pour branche cadette les