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Adlennet eo bet ar bajenn-mañ
viii
préface

solides et profitables à la science. Dans son état actuel, la langue bretonne ne leur paraissait qu’un jargon informe contenant peut-être quelques débris antiques mais tellement cachés sous des emprunts modernes, qu’il était impossible de les discerner.

II restait cependant encore quelque moyen de séparer cet alliage. Dans un canton de l’Angleterre (la Cornouaille), il existe une peuplade qui, presque de nos jours [1], comme au XIIe siècle [2], comme au VIe [3], parlait une langue identique à celle des Bretons de la France. Ces Bretons anglais avaient aussi corrompu leur langage par des emprunts

  1. Elle a cessé de parler cette langue à la fin du dernier siècle. Voyez les Mémoires de la Société des antiquaires de Londres, tom. v, pag. 83.
  2. « Emeritos et laboribus functos in quadam parte Galliae ad occidentem super littus Oceani collocavit ; ubi hodieque posteri corum manentes immane quantum coaluere, moribus linguaque non nihil a nostris Britonibus degeneres. »

    Guillaume de Malmesbury.

    Cet auteur vivait dans le XIIe siècle. Ce qu’il dit de la colonie des soldals émérites doit être examiné dans un autre endroit.

  3. Lors de l’émigration, les Bretons trouvèrent en Armorique des peuples de la même langue et de la même race. Voyez tous les historiens d’Angleterre et le 4e volume du Mithridates d’Adelung et Vater.