Pajenn:Buhez Santez Nonn.djvu/20

Adlennet eo bet ar bajenn-mañ
xv
du buhez santez nonn.

soit, je consacre ma vie au service de Dieu et de sa mère.

La préface finit ainsi au milieu d’une page ; suit le poëme, sous forme de drame, divisé en trois parties : 1° la Vie de sainte Nonne ; 2° les Miracles qui s’opèrent sur son tombeau ; 3° l’Épiscopat et la Mort de saint Devy.

Toutes ces parties, richement rimées pour l’ordinaire, quelquefois en simple assonance, sont écrites dans un breton qui diffère de celui de nos jours par des désinences plus fortes [1], l’emploi d’expressions tombées en désuétude ou conservées avec une autre signification [2], l’absence fréquente des liaisons grammaticales, etc. Il fourmille de mots latins avec la forme altérée qu’emploient les troubadours [3]. On est tenté au premier

  1. Plusieurs de ces désinences fortes se sont conservées dans le dialecte de Vannes.
  2. Pour fixer la valeur de ces expressions, on a les catholicon d’Auffret Quoatquevran ou de Lagadec, imprimés en 1499, et le vieux glossaire conservé à Londres que Pryce a inséré dans son Archéologie, et qui en forme la partie la plus importante.
  3. Ces expressions ont presque toutes pris dans le breton actuel une forme qui les rapproche de la langue française.