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Adlennet eo bet ar bajenn-mañ
xxiv
préface

mation, par suite de conquête [1], puisé en grande partie son dictionnaire dans la langue des vainqueurs, et, nos recherches l’ont prouvé, ses formes et partie de sa grammaire dans celle des vaincus ?

En voilà suffisamment sur une matière qui doit être développée dans un autre ouvrage.

La grécomanie des écrivains des Gaules et de la Bretagne, à partir du VIe siècle, est beaucoup trop connue [2] pour que j’eusse cru utile de la faire remarquer dans le Buhez, si le défaut d’attention à cette particularité n’avait entraîné le traducteur dans une correction que je ne puis adopter. A la page 120, nous lisons qu’un des disciples de Paulin voulant le guérir de la cécité, dont il étail frappé par accident, fit le signe de la croix sur an beronic, ce mot emprunté de la basse grécité (voyez le Glossaire de Ducange),

  1. C’est l’histoire de la formation de l’Anglais, après la conquête des Normands, qui a fourni cette règle.
  2. Voyez l’introduction placée par Ducange en tête de son Glossaire de la basse latinité. Plusieurs siècles avant notre ère, les Crecs avaient fait des établissements dans les Gaules.