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Adlennet eo bet ar bajenn-mañ
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préface

Ce chant devait ressembler à celui qui sert encore en Bretagne pour les légendes versifiées, que récitent les pauvres du canton le jour de la fête patronale. C’est une manière de récitatif qui varie avec la mesure du vers, sans perdre rien de sa monotonie, parce que la voix du chanteur très élevée en commençant une strophe, s’abaisse insensiblement et finit dans un ton presque sourd.

Les vers qui sont de six, huit et dix mesures, présentent, quant à la rime un système assez remarquable. Dans une strophe de quatre vers, le premier rime avec le troisième, le second avec le dernier. Dans celle de six, les deux premiers riment ensemble, le quatrième avec le cinquième et le sixième avec le troisième. Les six derniers vers d’une strophe plus longue riment comme s’ils étaient isolés. Il n’y a d’exceptions que dans les morceaux qui riment trois à trois ou quatre à quatre. Ces règles sont observées si religieusement dans la majeure partie du poëme, que je n’hésite pas à regarder comme fautifs