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L’AFFAIRE DE QUIBERON

malade eu moment de l’affaire de Quiberon, et n’ayant pu convoquer ses hommes, plusieurs partirent d’eux-mêmes et se mirent sous les ordres de Lantivy.

Les Lettres à mes neveux nous apprennent encore que d’Allègre faisait partie de la colonne Boisberthelot chargée d’occuper Auray. Or dvAllègre commandait la division des insurgés des pays d’Hennebont, Port-Louis, Plouay et Pont-Scorf. Cette belle division comprenait environ toutes les paroisses du district d’Hennebont, sauf les trois paroisses de Bubry, Inguigniel et Quistinic, qui, formant ie canton civil de Bubry, avaient été organisées par Jean Jan et faisaient partie de sa division.

Il est à regretter que Guillemot n’ait pas fait connaître l’autre division de la colonne Boisberthelot et les deux divisions de la colonne Tinténiac.

Heureusement il existe, sur cette affaire de Quiberon, un chant breton qui peut combler cette lacune.

Ce chant, très populaire dans nos campagnes bretonnes, a dû être composé, peu de temps après le désastre de Quiberon, par les chouans d’Auray ou des environs d’Auray, car il retrace assez fidèlement la lutte qu’ils ont eu à soutenir, sous la conduite de Georges Cadoudal, contre l’armée républicaine, depuis leur entrée à Auray, le 28 juin, jusqu’à leur retraite sur Quiberon, le 6 juillet, et même jusqu’à leur descente sur la côte de Sarzeau dans le but d’opérer une diversion à l’intérieur de la Bretagne.

Grâce à ce chant breton, il n’est pas permis de douter que Georges Cadoudal ne commandât la deuxième division de la colonne Boisberthelot. Il y était avec les chouans du district d’Auray, sauf ceux du canton de Quiberon, qui avec Rohu, leur chef, avaient été laissés à la garde du poste important de Sainte-Barbe en Plouharnel.

Il restait donc pour former la colonne Tinténiac la division de Mercier~la-Vendée et celle de Robinot de Saint-Régent. La première comprenait les insurgés du district de Vannes, sauf ceux du canton de Sarzeau ; la seconde, les insurgés du district de Josselin et des environs de Ploërmél, qui avaient suivi Saint-Régent à Quiberon ou étaient venus l’y rejoindre.