Pajenn:Cadic J.-M. - Aguilaned er blai nehue - RBV,1891 (T1).djvu/7

Ar bajenn-mañ n’he deus ket ezhomm da vezañ adlennet.
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L’AGUILANEUF


17. — N’avez-vous pas des bâtons ? tuez donc vous-mêmes les poules ; emportez-les dans votre sac, et donnez-en une part au chat.

18. — — Ce n’est pas pour tuer des poules que nous avons avec nous des bâtons, mais pour sauter les mares d’eau, car nos petites jambes sont bien courtes.

19. — — Voici la grande bande qui vient et vous serez jetés dans la boue, vous serez jetés dans la boue par votre bouton de culottes.

20. — Nous ne craignons pas la grande bande, laissez là donc venir ; nous la roulerons nous-mêmes si bien dans le bourbier que la boue en jaillira de tous côtés.

21. — Notre bande n’a pas son égale dans le monde entier. Nous avons un capitaine tout revêtu de soie jaune ;

22. — Nous avons un sergent qui est capable de battre une cinquantaine, nous avons un caporal qui en battra autant.

23. — Nous avons avec nous un bancal qui regarde des deux côtés : il est là, au pignon de la maison, et n’a peur de personne.

24. — Mais dépêchez-vous, la bourgeoise, car il ne fait pas très beau dehors : donnez à chacun sa part, et nous allons terminer notre chanson.

25. — Donnez par la fenêtre ou par la porte, si du moins vous daignez l’ouvrir. C’est plus facile de donner par la fenêtre, mais c’est plus honorable de donner par la porte.

26. — Parce que nous disons la vérité, nous ne sommes pas plus mauvais pour cela ; nous sommes une compagnie de jeunes gens qui aiment à se divertir.


(Traduit et recueilli par Yan Kerhlen).


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