Pajenn:Cadic J.-M. - Berjeren - RBV,1890 (T2).djvu/7

Adlennet eo bet ar bajenn-mañ
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BERJÈREN



23. Ha d’ein mé, femèlen, ha d’ein é larehèt :
Mar d’oh hui diméet, é mén ma hou pried ?

24. — Me fried, Eutru kaih, e zou mœstr er porh-sé ;
Seih vlai zou trémenet é ma oueit t’en armé.

25. — Laret t’ein, moéz iouank : é huélet hou pried,
Ha hui e hellehé sûr mat en hanawet ?

26. — Ya sur, eutru iouank, ya m’en hanawehé :
Ean en doé bleaw milein, milein avel hou ré.

27. — Laret t’ein, mé hou ped, ma ne huès ean guélet,
Dré zé, ér broieu pêl, é péré é oh bet ?

28. — Ya, femêlen iouank, ni hun nès ean guélet :
Ar en dro ér brézel hun nès bet hum gavet,

29. Ha sûr quent ma vou pêl, mar dé volanté Doué,
Eid gobér hou poneur é tei ag en armé.




23. — Dites-le moi, jeune femme, oui dites-le moi vous êtes mariée, où donc est votre mari ?

24. — Mon mari, mon hon seigneur, est le maître du manoir que voilà ; il y a sept ans passés qu’il est parti pour l’armée.

25. — Dites-moi, jeune femme, si vous veniez à voir votre mari, pourriez-vous alors le bien reconnaître ?

26. — Oui certainement, mon seigneur, oh ! oui je le reconnaîtrais : il avait des cheveux blonds, blonds comme les vôtres.

27. Je vous prie de me dire si vous ne l’avez pas vu dans ces pays lointains où vous avez été ?

28. — Oui, jeune femme, nous l’avons vu ; ensemble nous nous sommes trouvés à la guerre ;

29. Et certainement, avant longtemps, si c’est la volonté de Dieu, il reviendra de l’armée pour vous rendre heureuse.