Pajenn:Cadic J.-M. - Berjeren - RBV,1890 (T2).djvu/9

Adlennet eo bet ar bajenn-mañ
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BERJÈREN



35. Adra sur, tudchentil, lojet mat e vehèt :
Gulé mat aveid oh, marchausi d’hou ronsed.

36. Gulé mat aveid oh, marchausi d’hou ronsed,
Ha matéh d’hou chervij, ’n hanni e larehèt.

37. — Mar hé mé er vatèh, en hanni e larein
Matèhik Berjèren em bou d’em chervijein.

38. — Nepas, Eutru iouank, Berjèren n’hou pou quet :
Rac é ma hoah él lann é viret en deved.

39. — Petra, brér miliguet, petra e larès té ?
Na péh un disinour é hès té groeit t’ein mé !

40. M’em boé reit t’id de houarn men dousik Berjèren
Ha té hès hi lakeit te viret en deved ?

41. Me mès bet hi reit t’id ker guiw el er bleu pér,
Ha m’hi hav én dristé én ur arriw ér guér !




35. — Oui certainement, messeigneurs, et vous y serez bien logés ; il y a pour vous un hon lit et une écurie pour vos chevaux ;

36. Un bon lit pour vous, une écurie pour vos chevaux et, pour vous servir, la femme de chambre que vous désignerez.

37. — Si on me donne la femme de chambre que j’aurai demandée, c’est Berjèren que je veux pour me servir.

38. — Non, mon jeune seigneur, vous n’aurez pas Berjèren, car elle est encore dans la lande à garder les moutons.

39. — Quoi ! frère maudit, que viens-tu de dire ? Quel affront m'as-tu donc fait ?

40. Je t’avais chargé de veiller sur ma douce Berjèren, et tu en as fait une gardeuse de moutons !

41. Je te l’ai laissée aussi belle et aussi gaie que la fleur du poirier, et à mon retour je la trouve dans la tristesse !