Pajenn:Cadic J.-M. - En Est - 2 Er vedereah 1 - RBV, 1889.djvu/6

Ar bajenn-mañ n’he deus ket ezhomm da vezañ adlennet.
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LA MOISSON



III

Cependant midi a sonné. Alors chacun dépose sa faucille au bord du champ et va dîner.

Avec quel bonheur et avec quelle joie ils aperçoivent, en arrivant dans la maison, sur la grande table, des écuellées préparées pour eux et où trempe la soupe la plus délicieuse qui, pendant toute la matinée, s’est lentement consommée sur le feu.

De chaque écuellée s’élève une fumée légère qui répand, dans toute la maison, un délicieux parfum.

On aperçoit encore sur la table de grands plats pleins d’excellent lard, des pommes de terre écrasées, ou coupes en morceaux, des choux verts cuits dans la soupe, et, ce qui vaut encore mieux, d’énormes pichets tout remplis jusqu’au bord du meilleur cidre.

Sans perdre leur temps, les moissonneurs apaisent leur faim et étanchent leur soif en mangeant et en buvant avec appétit, et bien vite ils ont oublié les travaux et les peines, qui pendant toute la matinée, ont fatigué et broyé leurs membres.


Michel Le Dornèr.


(La suite prochainement.)