Pajenn:Cadic J.-M. - En den iouank hag en den dimeet - 1 - En den iouank - RBV,1893 (T2).djvu/3

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LE FIANCÉ ET LE MARIÉ


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I. — LE FIANCÉ


1. — Je viens du bois, ma bien aimée, et j'ai entendu un rossignol chanter sur une branche d’aubépine blanche.

2. — Il disait et redisait dans son chant : Dormez, dormez, jeunes gens, prenez votre repos.

3. — Le rossignol disait vrai, oui, il disait vrai, mais celui aime ne dort ni la nuit ni le jour.

4. — Celui qui aime ne dort ni le jour ni la nuit, car son cœur est joyeux comme une fleur de rose.

5. — Quand je suis arrivé dans ce village, mon cœur s’est mis à battre, car c'est dans ce village que j'ai choisi ma bien aimée Marion.

6. — Je suis venu de chez moi, ma bien aimée, pour avoir de vos nouvelles, car je ne puis pas vous oublier, je pense à vous tous les jours.

7. — Entre votre maison et la mienne il y a trois lieues bien comptées : je n’ai pas mis une heure d’horloge pour venir vous voir.

8. — Tous ceux qui me voyaient venir croyaient que je volais : non, non, je ne volais pas, mais je marchais bien.

9. — Ouvrez-moi votre porte, ma bien aimée, ouvrez-moi votre porte, puisque c'est celui que vous aimez le plus qui vous prie de l’ouvrir.