Pajenn:Cadic J.-M. - Er Gouian - RBV, 1888.djvu/3

Adlennet eo bet ar bajenn-mañ
390
ER GOUIAN

Ha, guet en aneouit, e guh ou figosseu
Edan ou diwaskel ; mœz quent fin er gouian
Peguement a nehai e varwou guet en nan ?
Aveit torrein ou houant, ne gavant é neb léh
Na prinhued, na quillion, na memb granigueu séh. —
Epad ol er gouian, p’en dès amzér kalet,
Ne lauskér quet ér méz, eit piret, el loned.
Mæs er haih loned sé, chuéh ar en teil ér hreu,
E vlez hag e houlen bout kasset t’er pradeu.
Cheleuet en devend, er guévr é veguellat :
Ind e lar réh ha splan ne pas ou ankoehat.
O na hireah ou dès de ridec, de valé,
De biret él lanneu pé doh tor er mané !
— Er marh iouank ean memb en dès ur sel tristeit ;
Ne hra nameit pilat ar en doar guet é dreit ;
Ne briz quet mui selet é grastel lan a foen,
Guet hireah de ridec dihaud kaèr ér bleinen.


————


Ils se sont tous retirés au fond des bois, et, à cause du froid, ils cachent leurs becs sous leurs ailes ; mais avant la fin de l’hiver, combien d’entre eux seront morts de faim !

Pour se nourrir, ils ne trouvent nulle part ni vers, ni mouches, ni même de petits grains secs.

Pendant l’hiver, lorsque le froid est rigoureux, on ne mène pas paître le bétail,

Mais les pauvres bêtes, lassées sur le fumier de l’écurie, demandent, à grands cris, à être conduites aux prairies.

Ecoutez le bêlement des moutons et des chèvres :

Ils vous disent clairement de ne pas les oublier.

Comme ils ont hâte de se promener, de courir, de brouter dans les landes ou sur les flancs de la colline.

Le jeune cheval lui-même a le regard attristé ;

De ses pieds il frappe constamment la terre ;

Il ne daigne plus regarder son ratelier rempli de foin, tant il a hâte de courir sans entraves dans la plaine.