1. — Ma mère, donnez-moi ma robe de lin et je vais aller au
moulin ;
2. — Ma robe de lin et mes souliers pour tâcher de plaire au meunier.
3. — Non certainement, ma chère fille, vous n’aurez pas vos souliers,
4. — Vous n’aurez ni vos souliers, ni votre robe de lin, vous n’irez pas au moulin.
5. — Vous n’irez pas au moulin : le grain n’est pas vanné.
6. — Que le grain soit vanné ou non, j’irai certainement au moulin.
7·- Vannez le grain au plus vite, si vous le voulez : je dois aller au moulin.
8. — Car j’entends les sonneurs[1] qui jouent sur le pont du moulin.
9· — J’entends jouer de la bombarde sur la grande digue de l’étang.
10. — Bonjour à vous, bon meunier, voici un sac de grain, voudrez-vous le moudre ?
11 . — Oui, jeune fille, je veux bien le moudre. Quelle sorte de grain avez-vous ?
12. — De l’avoine, du seigle et du blé noir, vous voudrez bien
le moudre, si c’est possible.
- ↑ On donne le nom de sonneurs aux joueur de biniou et de bombarde.