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LA PAUVRE MARION


4. — Un jour Julien eut une entrevue avec Marion et, pour gage, lui acheta une bague.

5. — Quand il eut fait son temps au service du Roi, Julien de Kerdihel obtint son congé.

6. — Mais avant de partir, il alla, la douleur dans l’âme, faire ses adieux à sa fiancée Marion.

7· — « Courage, ma douce amie, ne vous affligez pas ; bien que je m’éloigne de vous, je vous resterai fidèle.

8. — « N’importe où je serai, ma pensée sera avec vous, et en attendant que je vienne vous chercher, je vous écrirai souvent. »

9· — Une année se passe, la deuxième est déjà bien avancée, et le meunier Julien n’a pas donné de ses nouvelles.

10. — La pauvre Marion, l’âme remplie de douleur et de chagrin, ne fait que pleurer et le jour el la nuit.

11. — « Ma mère, donnez-moi de l’argent el mes plus beaux habits, je veux aller au pays de Vannes pour avoir des nouvelles de Julien.

12. — « Je vais aller dès aujourd’hui et aussi vite que possible en Bretagne, et au moulin de Kerdihel pour parler à Julien ; »

13. — Marion arrive au moulin de Kerdihel, et demande aussitôt le meunier Julien.

14. — « Bonjour Henry Le Strad, maître de ce moulin, où est donc celui qni dirige la moûture, que je ne le vois pas ici ?

15. — « Si c’est le meunier Julien que vous cherchez, ma fille, il était ici tout à l’heure, il n’est certainement pas perdu ;

16. — « Si c’est le meunier Julien que vous demandez, ma fille, vous ne tarderer pas à le trouver, si vous voulez le chercher. »

17. — Quand la jeune fille voulut entrer dans la maison , Julien en sortit pour se dérober à ses recherches.

18. — « Pourquoi, jeune homme, vous cacher ainsi ? Avez-vous donc oublié la parole que vous m’avez donnée ? »