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Ar bajenn-mañ n’he deus ket ezhomm da vezañ adlennet.
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OLIVIER RAMON


5. — Oui, j’allais toujours danser à l’auberge et me divertir avec les filles.

6. — Mon père, ma mère étaient tout désolés de ma conduite plus que légère.

7. — Ils m’écrivirent une lettre pour me faire venir travailler à la maison.

8. — Quel changement pour mes pauvres membres de manier la faucille et la pelle !

9. — Il m’était bien plus facile de manier la plume d’oie et le papier.

10. — Il me vint à l’idée de me marier à une jeune fille qui me plaisait ;

11. — A une jeune fille de bonne famille, avec le consentement de mon père et de ma mère.

12. — Elle possédait environ deux mille écus ; et j’en avais autant moi-même.

13. — Oui, j’en avais autant moi-même ; en deux ans je les ai mangés.

14. — Je les ai mangés en deux ans, ainsi que les deux autres mille.

15. — Tombé dans le plus grand besoin, je ne savais plus que faire.

16. — Je partis pour la ville de Lyon afin de m’engager dans les dragons.

17. — Quand me vint l’ordre de partir je me décidai à déserter.

18. — Les gendarmes reçurent ordre de venir me prendre à Saint-Brieuc.

19. — Je fus bientôt pris, et il fallut rejoindre mon régiment.