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Adlennet eo bet ar bajenn-mañ
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L’ARMORIQUE EN 1867.


du Silurien (Arthur), ou à l’entour des belles prairies de Stratheam dont les eaux vives répètent le nom de Galgacus ; et c’est à toi, toujours gardien et protecteur, quoique découronné, de veiller sur le chœur et le collège des Bardes, sur la cellule et le sanctuaire où brûlèrent à travers les siècles obscurs la poésie, la science et la foi en Dieu.

III.

But chiefly t’is across the narrow-sea
Within our elder Britain, dear Arvor,
That thou, sad Spirit, lovest most to be,
And chiefly on the melancholy shore,
From Sena’s Isle where whelming breakers roar
Around the Bay of Death, to where the land
Enlocks Morbihan with her history hoar,
And where far Belle-Isle looks on Quiberon’s strand,
And by Biscayan airs the drifting dunes are fanned.


Hogen enn tu-all d’ar mor eo gwell gan-ez beva,
Enn eur vro muia-karet, e tal hor c’hoar hena ;
Adaleg enez Sizun ha Bae ann Anaon,
Tre beteg ar Morbihan e tired da galon ;

Adaleg ar c’herreg gwez a lamm gant-ho ar mor
Beteg ann douar meulet gand ann dud a enor,
Tre beteg enez Gerveur, rag-enep Kiberon
Leac’h ’ma ann treaz gwentet gand awel ar mor don.

« Mais c’est surtout de l’autre côté du détroit, c’est dans la Bretagne notre aînée, dans la chère Armorique, que tu aimes le plus à vivre, mélancolique Esprit ; c’est sur la rive désolée qui s’étend depuis l’ile de Sein, où les vagues furieuses grondent contre les brisans de la baie des Trépassés, — jusqu’à la terre historique et vénérable du Morbihan ; c’est à Belle-Ile, au loin, en face des grèves de Quibéron, où les dunes tourbillonnantes sont soulevées par les vents de Biscaye.