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ADIEUX A LA JEUNESSE

SONE POPULARE Traduit du. BLEUNIOU BUEIZ,

Par F-ai. LUZEL.

J'étais dans mon jardin, me promenant, dimanche, Quand un petit oiseau me parla sur la branche.

— Promeneur désolé , que rien ne divertit , As-tu peines de cœur , ou bien peines d'esprit ?

— Ni d'esprit ni de cœur ; — mon âme est désolée , Parce que ma jeunesse, hélas ! s'est envolée.

Elle a fui, la cruelle, en jetant sur mes yeux Un voile épais et sombre et sur mes traits joyeux.

Elle emporte mes dents et voûte mes épaules, Elle coiu^be mon front , comme le vent , lès saules !

Jadis , quand j'étais jeune et courais les pardons, Dans mes poches l'argent rendait de joyeux sons ;

Bombarde et biniou résonnaient en cadence , Et j'étais le plus leste et le roi de la danse.

• Mais j'épousai Naïk , l'objet de me^ désirs ; —

Dès lors , adieu jeunesse , adieu tous les plaisu's !

Mais toi, petit oiseau, vole sur tes deux ailes, Vole bien loin , bien loin , comme les hirondelles ;

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