Pajenn:Congres celtique international.djvu/521

Ar bajenn-mañ n’he deus ket ezhomm da vezañ adlennet.

LA ROSE ET LE ROSSIGNOL. 109

« 

Le matin, sous son aile, il la garantissait de la froide gelée , et , à midi , son aile eùcore ombrageait les feuilles nues.

Mais un jour, la rose insensée voulut voir le soleil , et dit à son chanteur : Éloigne-toi un peu.

Et en parlant ainsi elle le piquait de ses épines aiguës, si fort que le pauvre oiseau s'en allait , disant d'une voix lamentable : Pitié , ma sœur.

Alors, gelée et soleil tombaient; des vers infects accou- raient; la rose blanche jaunissait, tandis que son protec- teur pleurait.

Il serait même mort de douleur au pied de celle qu'il aimait , si celle-ci ne s'était hâtée de lui redemander son assistance.

Et voilà que la rose brille de nouveau ; et que le rossi- gnol fredonne de rechef ; il n'y a pas d'oiseau plus heureux dans les bois, ni de Heur plus belle dans les champs.

Chère Bretagne , c'est toi qui es cette rose , et ta beauté, c'est ta foi; ce rossignol si aimant, c'est ta vieille langue, c'est le breton.

La gelée , le soleil brûlant , les vers , ce sont la mau- vaise volonté , la tiédeur , les mauvais livres , les mauvaises coutumes jetées sur toi par la langue du pays de France.