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Ar bajenn-mañ n’he deus ket ezhomm da vezañ adlennet.

UHIVER. 417

La neige est épaisse sur la montagne et le toit de chaume,

Et Ton n'entend d'autre bruit que l'aboiement de quel-

,[ques chiens.

Sur le bord du petit ruisseau qui a pu sourdre au milieu

[de la prairie ,

Becquettent la bécasse , la bécassine et la sarcelle ;

Le merle , compagnon de l'homme , et une foule de petits

[oiseaux

Grattent les fumiers pour y chercher leurs proies.

Un vieux corbeau est en sentinelle sur le haut d'un chêne,

Pendant que ses frères fouillent dans le sillon pour y trou-

Si le vent lui apporte Todeur de la poudre, [ver le grain ;

Il avertit par un petit croassement la bande , qui prend

[aussitôt son vol.

Le geai et le pivert sont au pays des raisins ,

Le chardonneret et le roitelet se tiennent dans le voisi-

[nage du moulin ;

L'épervier et la buse , chassant dans les environs de la

Tombent d'aplomb sur la grive et la dévorent. [ferme,

La neige efface toute trace , mais elle dérobe la nourri-

[ture aux animaux ,•

Et avec elle le temps est dur, cruel , aiguisant la faim ;

L'indigent est forcé de mendier quand même ; il doit aller

[auprès , au loin ,

Ou rester dans sa chaumine mourir de misère.

Mais les Bretons ont des cœurs compatissants ;

A la vue de la misère , émus de compassion , ils s'em-

[pressent de porter

A la cabane enfumée du malheureux , l'un du pain , l'au-

[tre de la viande ,

Le troisième du bois. Le pauvre , dit le Seigneur, ne sera

[pas abandonné.

Les vieillards souffreteux marchent à l'appui de leurs

[bâtons ,

Car ils sont , hélas ! eux aussi , dans l'hiver de la vie ;

Jeunes gens, prodiguez-leur vos soins compatissants.

Après l'été, si vous vivez, vous aurez, comme eux, l'hiver.