Nota-bene. La chanson primitive que j’ai recueillie avec cet air est malheureusement incomplète. Certaines parties cependant sont bien conservées et font présumer que le texte originel de cette sône devait être un petit chef-d’oeuvre de poésie bretonne.
A titre de spécimen je donne ici la traduction du premier et des deux derniers couplets de cette chanson connue dans le peuple sous le nom de la Chanson de la petite Marguerite.
Le premier couplet débute par une moralité :
Que je trouve naïf un jeune homme qui ne craint pas d’aimer une jeune fille — sans s’assurer à l’avance que son amour sera agréé !
L’auteur qui, sans doute, a été lui-même le héros de cet petit drame d’amour rapporte dans les derniers couplets la façon toute gracieuse dont il a été éconduit par sa douce :
Entre votre maison et la mienne, dit-elle, deux fleurs ont poussé — l’une fleurie, l’autre ne le fait pas.
L’une fleurit, l’autre s’étiole : cela vous prouve, jeune homme, que votre amour n’est pas partagé…
Les vers de l’ancienne chanson sont de quatorze pieds.
1. Spiet em es én hentig don en Ankeu é valé, |