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Adlennet eo bet ar bajenn-mañ
ix
INTRODUCTION

Cette tendance à employer des mots étrangers prit un tel essor, surtout parmi ceux qui voulaient se faire regarder comme savants, que, vers le ixe siècle, les chefs bretons, dans le but sans doute d’arrêter les progrès du mal, éloignèrent de leur peuple les évêques et les prêtres qui ne connaissaient pas l’idiome du pays. Mais, après tout, le breton est resté identique et invariable, du ve au xiie siècle, dans ses lois générales.

Au xiie siècle commence la décadence de la langue bretonne. C’est la troisième époque.

Au nombre des causes qui amenèrent cette décadence, il faut placer la cessation des rapports des Bretons de l’Armorique avec ceux du pays de Galles. Ils ne parlent plus la même langue, mais deux dialectes qui vont s’éloignant l’un de l’autre. A ces causes aussi il faut joindre les alliances de famille des chefs armoricains, soit avec les Angevins, soit avec les filles des Normands. Attirés par leurs compatriotes régnants, Angevins et Normands des hautes classes envahirent la Bretagne, et y portèrent les mœurs et la langue de France.

La chute de l’indépendance bretonne et le passage des Bretons sous le double joug politique des rois anglo-normands et français et sous celui de l’Église de France, porta le dernier coup à la langue, dit M. de La Villemarqué. Bannie de la cour, elle le fut bientôt des châteaux et des villes de la Haute-Bretagne. Toutefois, les villes, les évêques et les barons de la Basse-Bretagne ne se jetèrent pas ainsi dans les bras de l’étranger. Leur pays dut à sa position géographique et à la concentration de ses habitants de pure race celtique, de pouvoir lutter avantageusement contre la domination étrangère. Les indigènes la repoussèrent, ayant encore à leur tête des chefs de cette terre privilégiée du Léon