Linadec, ou de Penanguer, ou de Keroan, etc., etc.; et, dans les cinq rapports, à la suite de tous les Le Gonidec, on lit : Noble d’ancienne extraction. Cette remarque on la fait ici, non pour établir la vieille noblesse d’un savant modeste qui n’en tira jamais vanité, mais pour rapprocher cette ancienne extraction des anciens Celtes de l’Armorique.
La vie de Le Gonidec a été calme, simple, laborieuse et retirée ; aucune de nos nombreuses biographies ne la fait connaitre : la plupart même l’ont confondu avec un de ses cousins, conseiller à la Cour de Cassation.
Son père, Yves-Charles Le Gonidec, commissaire de marine, devenu veuf, se vit, sans doute par des revers de fortune, forcé presque d’abandonner son fils dès les premiers mois de sa naissance. Recueilli par M. de Kersauson, qui l’éleva comme un membre de sa famille, le jeune Le Gonidec n’apprit qu’à l’âge de douze ans qu’il avait un autre père ; et peu s’en fallut que la douleur née de cette révélation ne lui coutât la vie.
Il fut envoyé, avec l’ainé des jeunes Kersauson, au collège de Tréguier, où leurs études se firent sous la surveillance de l’abbé Le Gonidec, alors grand chantre de la cathédrale, et qui depuis, sous la Restauration, fut nomme à l’évêché de Saint-Brieuc.
Le jeune Le Gonidec remportait chaque année des prix nombreux. La famille de Kersauson le destinait à l’état ecclésiastique, auquel semblaient l’appeler une piété sincère et ses douces vertus ; il prit la soutane et le rabat.
Cependant, les troubles nés de la Révolution allaient grossissant dans leur rapide cours. Les professeurs ecclésiastiques du collège de Tréguier furent remplacés par des professeurs laïques ; et la plupart des élèves, attachés à leurs premiers maîtres, abandonnèrent le collège et rentrèrent dans leurs foyers.
Déjà l’émigration avait commencé. M. de Kersauson quitta son château de Kerjan ; et sa femme se vit réduite à chercher un asile ignoré dans une obscure maison des champs. Alors, le jeune Le Gonidec se réfugia au château que M. de Kerventon, émigrant, avait confié à la garde d’une sœur. Ce fut là qu’il se vit sollicité de prendre les armes, et de se mettre à la tête d’un parti de chouans lors de la première insurrection qui, dans la Bretagne, précéda, de plus d’un an, l’insurrection de la Vendée. L’abbé Le Gonidec hésitait encore ; mais les tentatives faites auprès de lui furent connues, et un matin, avant le lever