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Adlennet eo bet ar bajenn-mañ
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INTRODUCTION

qu’il publia, cette même année, sa Grammaire celto-bretonne, contenant les principes de l’orthographe, de la prononciation, de la construction des mots et des phrases selon le génie de cette langue. Paris, in-8° de 332 pages.

Cet ouvrage commença sa réputation dans le monde savant. En 1808, le ministre de l’intérieur (comte Crétet), conçut, ou adopta du moins, une de ces grandes pensées, dont l’utilité se montre d’abord incontestable, dont l’exécution n’est pas d’une haute difficulté, et qui, cependant, sont arrêtées dans leur cours et restent sans achèvement.

Ce ministre voulut féconder l’idée de recueillir des échantillons de tous les idiomes usités dans l’étendue de l’Empire. Afin de pouvoir comparer entre eux, avec exactitude, ces divers langages, il demanda, dans tous les départements, la traduction d’un même morceau de la Bible, et fit choix de la Parabole de l’Enfant Prodigue, telle qu’elle est racontée au vème chapitre de l’Évangile selon saint Luc. Ce qui détermina le choix de cette parabole, c’est qu’elle renferme des expressions d’un usage généralement répandu.

Le comte Crétet envoya des circulaires ; il adressa des lettres particulières aux savants les mieux versés dans la connaissance des idiomes nationaux. Il écrivit, le 26 janvier 1808, à M. Le Gonidec, une lettre dans laquelle il disait : « Je suis déjà parvenu à rassembler un grand nombre de versions de cette parabole dans beaucoup de patois français, italiens, allemands et flamands » (alors la France impériale comptait plus de trente de ses départements en Italie, dans la Gaule-Belgique et en Allemagne) ; et le ministre invitait le grammairien de l’Armorique à lui procurer des versions de la parabole dans les différents dialectes bas-bretons, c’est-à-dire dans les idiomes vulgaires des peuples du Morbiban, du Finistère et des Côtes-du-Nord. Il lui recommandait d’accompagner chaque traduction d’une interprétation inter-linéaire, absolument littérale ; et, après de justes éloges donnés à la Grammaire celto-bretonne qui venait d’être publiée, le ministre témoignait au savant le désir qu’il voulût joindre, au travail demandé, les chansons populaires qui existeraient en bas-breton, ou d’autres morceaux propres à faire connaître les mœurs et les usages des habitants ruraux de la Basse-Bretagne.

Et, comme pour rendre son invitation plus pressante, le comte Crétet disait encore : « Je ne doute pas que vous ne vous fassiez un plaisir de concourir, en ce qui dépend de vous, à compléter des recherches