Pajenn:Le Gonidec - Bibl Santel pe Levr ar Skritur Sakr, levr Iañ.djvu/24

Adlennet eo bet ar bajenn-mañ
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INTRODUCTION

vrier 1838. Sa vie régulière et son tempérament vigoureux semblaient lui promettre encore une longue existence, qu’il se proposait d’employer, jusqu’au dernier moment, pour la gloire de son pays, lorsqu’une goutte compliquée et une inflammation d’estomac l’ont emporté, après cinq mois de souffrances aigües, le 12 octobre 1838, à l’âge de 63 ans. Il avait conservé toute sa présence d’esprit. Quinze jours avant sa fin, il revoyait les dernières épreuves d’une seconde édition de sa Grammaire celto-bretonne, qui a paru avec des additions et des corrections nombreuses : c’était comme un premier monument qu’il semblait s’élever lui-même au moment où il allait cesser d’exister. Il est mort, calme et résigné, dans les sentiments de piété qui avaient rempli et consolé sa vie.

On doit désirer la prochaine publication de plusieurs de ses ouvrages encore inédits, surtout celle du Dictionnaire français breton, et aussi celle de l’Ancien-Testament et de l’Imitation dans une langue qui paraît avoir été parlée par les anciens habitants de l’Armorique, avant les premiers temps connus de l’histoire [1].

La mort de Jean-François-Marie-Maurice-Agathe Le Gonidec est une perte pour l’Institut Historique, pour la science archéologique, pour la linguistique, pour son pays, autant que pour sa famille et pour ses amis. II était un exemple aux savants par sa vie laborieuse, par sa modestie, par l’aménité de ses mœurs.

Déjà plusieurs Bretons se sont réunis et ont proposé la souscription d’un monument qui garderait ses cendres. La Société Royale des Antiquaires de France, l’Institut Historique, les deux Sociétés du pays de Galles, d’autres Sociétés encore et d’autres savants nationaux et étrangers entendront cet appel ; et Le Gonidec, méconnu pendant sa vie, sera du moins honoré après sa mort : car, toujours fidèle à la devise de l’Académie Celtique : Gloriæ majorum, son nom a mérité d’être associé à celui du célèbre Le Brigant et à celui de l’auteur des Origines Gauloises, Latour d’Auvergne, qui, l’un et l’autre furent ses compatriotes et contemporains.

  1. Les grands Dictionnaires français-breton et breton-français ont été publiés il y a quelques années, de même qu’une nouvelle édition de la Grammaire. Les Vocabulaires français breton et breton-français ont paru en 1860. En ce moment, les Visites au Saint-Sacrement sont sous presse. Tous ces ouvrages ont été imprimés chez M. L. Prud’homme, à Saint-Brieuc.