nant au dialecte de Léon, des termes appartenant à d’autres dialectes, et échappés sans doute à l’auteur. Ils ont conservé son ortographe, et se sont conformés, dans leurs corrections, aux principes consacrés dans sa grammaire et ses dictionnaires.
La traduction de Le Gonidec a été faite sur la vulgate latine (Biblia sacra vulgatae... Lugduni 1738), et rarement il s’est aidé des commentaires. Quand il a eu recours à ces derniers, c’est à de Carrières qu’il a donné la préférence ; il a aussi parfois consulté Sacy.
Dans les traductions du genre de celle-ci, Le Gonidec ne cherchait pas à être savant ; il voulait être fidèle ; à tort ou à raison, il voulait traduire littéralement. C’est dire qu’il a conservé le style laconique et serré de la vulgate ; c’est dire aussi que, dans son ouvrage, on trouvera, comme on en trouve si souvent dans le texte latin, des expressions qui sont en dehors du langage usuel ; des expressions pour lesquelles il faudra avoir recours au dictionnaire [1]. Ces expressions, après tout, il ne les a employées, pour la plupart, que parce qu’il les a trouvées dans de vieux manuscrits bretons.
Loin donc de les lui imputer à crime, comme on l’a fait, il faut se mettre à un autre point de vue et lui savoir gré de nous les avoir conservées, bien qu’elles ne soient pas employées dans la langue parlée ; moins encore est-il permis de les appeler des expressions surannées [2].
- ↑ On verra plus loin qu’un Évêque breton-bretonnant a sanctionné cette manière de faire.
- ↑ Ce qui se passe de nos jours encore en Afrique, nous semble être un trait caractéristique des langues anciennes. En ce pays, les indigènes lettrés n’emploient pas, même entr’eux pour parler, l’arabe littéral dont ils se servent exclusivement pour écrire.