nion particulière, du manuscrit qui lui a été communiqué et qu’il a encore pour objet de comparaison. Cette découverte suffirait, à juste titre, pour faire proscrire en chaire, dans toute la Bretagne, ma traduction du Nouveau-Testament en breton.
» Une autre remarque que je ne puis me dispenser de soumettre à la Société Biblique, c’est que, d’après les lois françaises, aucun ouvrage ne peut sortir de la maison de l’imprimeur sans qu’on ait déposé à la préfecture un certain nombre d’exemplaires dudit ouvrage. Or, ce dépôt a eu lieu forcément avant l’emballage des mille exemplaires du Nouveau-Testament breton, et, par un hasard assez singulier, notre préfet est de la Bretagne et entend le breton. En altérant aujourd’hui le texte, ne m’exposerais-je pas à être signalé comme un faussaire ?
» M. Price lui-même, à l’estime duquel j’attache le plus grand prix, n’aurait plus que du mépris pour moi, si je consentais si légèrement à opérer ce changement. Je pense même qu’il ne serait pas dans l’intérêt bien entendu de la Société Biblique, après les frais qu’elle a faits jusqu’ici, et qui resteraient sans fruit.
» Si, malgré les raisons développées plus haut, le Comité persiste à vouloir donner un autre sens au latin poenitentia, rien ne l’empêchera d’opérer ce changement lorsqu’il fera réimprimer l’ouvrage en Angleterre, et dans ce cas, ma responsabilité personnelle se trouvera à l’abri vis à-vis de mes compatriotes catholiques......
» Sans m’occuper davantage de cette correction, voici celles que je propose au Comité comme valant la peine d’être faites. »
(Suit une note où sont relatés les changements à opérer. Ils ne s’étendent guère que jusqu’aux Actes des Apôtres exclusivement, et sont marqués (c) dans la nouvelle édition.)
« Si ces corrections peuvent se faire par un errata à la fin du livre, je proposerai de faire opérer toutes celles indiquées dans la note ci-jointe. Si ce n’est pas l’opinion du Comité et s’il désire que les corrections s’opèrent sur des cartons dans le corps même de l’ouvrage, alors je crois qu’on pourrait se borner à celles marquées d’une croix.
» J’aurai notamment moi-même une grande satisfaction à voir paraître mon ouvrage dégagé d’un plus grand nombre d’imperfections, mais je mets en fait qu’on le soumettrait à la critique de nos Bretons et que pas un sur mille ne relèverait autant de fautes que ne l’a fait notre savant ecclésiastique gallois. C’est une justice que je puis rendre aux profondes connaissances du respectable M. Price.