Pajenn:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/62

Adlennet eo bet ar bajenn-mañ
NOTES ET VARIANTES.


Une autre version donne ainsi la finale de cette ballade :

Pa oant gant ann hent o vonet,
Ar gompagnonez ’n euz laret :
— Jannet ar Wern, em diouallet,
Ur gwall briet gavfann ’c’h euz bet !
N’eo ket henvel euz ur c’hristenn,
Daoulagad diaoul ’zo ’n he benn ! —
Dre m’ tosta Janet d’ann iliz,
Hi a oa kaer ’vel fourdeliz ;
Dre ma tostae d’ann aoter,
Hi a iee du ’vel Lusufer !
— Gant-oc’h, Guern-koz, ’on saouezel.
O welet petra oc’h euz gret,
Roèt ho merc’h da Lusufer,
Laket ’nn ez-hi ’n ker braz mizer !

. . . . . . . . . . . . . . .
Pa lak’ hi gwalen war hi biz,
Saoueze kement oa ’n iliz.
Ober eure ur iouc’hadenn
A oa spontuz, war houez hi fenn !
Meaz ann iliz p’eo sortiet,
Komanz da grial a deuz gret :
— Dewi a rann kig hag-eskern,
Me ’zo un’ ’vemprou ann ifern ! —
Ann douar a zo digoret.
En punz ann ifern eo kouezet !
— Seiz promese faoz am boa gret.
Hep beza hini eureujet ;
Ann eizvet am euz eureujet,
D’ ’nn ifern gant-han renkann monet !
Me ia gant ’nn eizvet d’ann ifern,
Ewit dewi kig-hag-eskern ! —


Kanet gant Mari-Job KADO.
Kerarborn, 1849.


Comme ils allaient par le chemin,
La compagnie disait :
— Jeanne Le Guern, prenez garde à vous,
Je trouve que vous avez là un singulier mari !
Il ne ressemble pas à un chrétien.
Il a des yeux de démon dans la tête !
Quand Jeanne approchait de l’église ;
Elle était belle comme la fleur de lys,
Mais à mesure qu’elle approchait de l’autel.
Elle devenait noire comme Lucifer !
— Je suis bien surpris avec vous, vieux Le Guern,
En voyant ce que vous avez fait ;
Avoir donné votre fille à Lucifer,
Et l’avoir mise en si grande infortune ! —

. . . . . . . . . . . . . . .
Quand elle mit son anneau à son doigt,
Tous ceux oui étaient dans l’église furent effrayés ;
Elle poussa un cri,
Un cri épouvantable, de toutes ses forces !
Et quand elle sortit de l’église.
Elle se mit encore à crier :
— Le feu consume ma chair et mes os,
Je suis un membre de l’enfer ! —
La terre s’est entr’ouverte,
Et elle est tombée dans le puits de l’enfer !
— J’ai fait sept fausses promesses,
Sans épouser aucun :
Mais le huitième, je l’ai épousé.
Et il faut aller avec lui en enfer
Je vais avec le huitième, en enfer.
Pour y brûler chair et os ! —


Chanté par Mari-Job KADO.
Keramborgne, 1849.


Une autre version débute ainsi :

Jannedik ar Wern a lare
D’ar belek iaouank un dez oê :
— Ter noz ’zo takenn n’ ’meuz kousket, etc.


ce qui donne à croire que c’est en confession qu’elle lui parle. Dans cette même version, le premier a qui elle a fait promesse s’appelle : Ervoan ar Bihan, de Saint-Brieuc.

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Rapprocher cette ballade de celle contenue dans le Barzaz-Breiz sous le titre de la Fiancée de Satan, p. 156 (sixième édition).