trois marchands à terre. Puis aussitôt le bœuf se change en chien ; et de courir vers la maison! Et les trois marchands de courir aussi après lui, sous la forme de trois loups! Mais le chien arrive le premier à la porte du château de Koadalan, et y saute d'un bond. Et aussitôt il rede- vient homme, car c'était Koadalan lui-même! Les trois loups, redevenus trois marchands, s'arrêtent à la porte. — Un peu trop tard, les gars ! leur dit Kaodalan de sa maison. — Il était temps! mais n'importe, nous te prendrons encore au collet. — C'est ce que nous verrons bien ! Et ils partirent, fort en colère. Quand le père Koadalan arriva à la maison : — Eh! bien, mon père, avez-vous fait bonne foire? — Oui sûrement : mille écus ! et j'ai rapporté la corde; la voici. Quelque temps après, Koadalan dit encore à son père : — C'est demain la foire-haute à Morlaix, mon père ; une belle foire ! il vous faudra y aller. — Et avec quoi ? — Avec un cheval, que vous trouverez dans votre écurie demain matin, le plus beau cheval que vous aurez jamais vu. Vous en deman- derez deux mille écus; et vous les aurez encore. Mais ne donnez pas la bride ; prenez-y bien garde ! Le lendemain matin, le père Koadalan trouve un cheval magnifique dans son écurie, comme le lui avait dit son fils , et il va avec lui à Morlaix. Tout le monde admirait le cheval. « Combien ? combien .? » demandaient les marchands. Mais quand ils entendaient : « Deux mille écus ! » tous se retiraient. Tantôt arrivèrent encore les trois marchands de Lannion. — Combien le cheval, grand père? — Deux mille écus! — Topez-là; il est à nous! Et ils se frappèrent dans les mains. — Allons à l'auberge, pour compter l'argent, et boire un coup. Ils vont à l'auberge la plus voisine. Le vieillard boit un coup de trop, et s'enivre, si bien qu'il oublie de retenir la bride. Les trois marchands emmènent le cheval, avec sa bride en tête. Ils montent tous les trois dessus. Tout le monde les regardait avec étonne- ment. — D'où sont ces trois imbéciles? se disait-on. Ils longeaient le quai de Léon, et les gamins criaient dessus et leur lançaient même des pierres. — Comment, trois imbéciles, leur dit un vieillard, vous êtes plus
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Ar bajenn-mañ n’he deus ket ezhomm da vezañ adlennet.