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Adlennet eo bet ar bajenn-mañ
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pâtres de la race des Pictes avaient tué, à coups de pierres, le noble chanteur qu’ils appelaient le fou. D’après tous ces rapports qu’a notre ballade avec les traits les plus saillants de la fin de la vie de Merlin, on ne peut mettre en doute qu’elle ne désigne ce barde malheureux et qu’elle ne soit, je le répète, très ancienne de composition, bien que la langue en soit rajeunie et mélangée de termes français. En outre, tout porte à croire qu’elle ne nous a été conservée que parce qu’on l’a appropriée à quelque personnage plus moderne. Cette hypothèse se base, dans mon opinion, sur la strophe où Es-Kolm-wenn est accusé d’avoir tué ses quatre sœurs, crime dont il n’existe nulle trace dans la vie de Merlin et dont il aurait fait l’aveu aussi bien que de ses autres fautes. Quant aux quatre meules de blé qu’il est accusé d’avoir brûlées, aux deux lampes d’or et aux deux lampes d’argent qu’il aurait volées, il se pourrait qu’elles eussent aussi appartenu aux moines. Je laisse au lecteur à en juger. Voici la légende dans toute sa simplicité.

IANN-ES-KOLMWENN.


Iann Es-Kolmwenn hag he baeron
A zo deut da c’houlen pardon ;
A zo deut da c’houlen pardon,
Ha d’he bec’hejou remision.

Enn ti oa noz pa’z int deuet ;
Ha noz vad ho deuz lavaret ;
Noz vad da holl dud ann ti-man,
Hag eet int da gousket enn-han ?

Eet eo ann holl da gousket,
Nemed-oun-me a zo choumet,
A zo choumet, me va-unan,
Da laza’r goulou, da baka ’nn tan,


Jean Es-Kolmwenn, accompagné de son parrain,
Est venu demander le pardon,
Est venu demander le pardon
Et la rémission de ses péchés.

La maison était sombre quand ils y sont arrivés,
Et bonne nuit ils ont dit ; bonne
Nuit à tous les gens de la maison,
Sont-ils tous allés se coucher ?

— Tout le monde est allé se coucher
Si ce n’est moi qui suis restée,
Restée, moi seule, pour éteindre
La chandelle et ramasser le feu.