chante avec amertume sa patrie vaincue et ses enfants. Ses élégies sont d’une délicieuse tristesse que rien n’égale ; on dirait des émanations d‘en haut qui, goutte à goutte, tombent sur l’âme, et la traversent comme des souvenirs d’un autre monde.
Labousik Doue (le petit Oiseau du hon Dieu) est une de ces charmantes creations, en langue bretonne, de M G. Milin. Nous avous déjà eu occasion de le dire dams notre « Bretagne poétique, » M. Milin sait exprimer dans sa langue, avec une délicatesse exquise, les sentiments les plus tendres. Pour en être convaincu, ne suffit-il pas en effet de
lire Koulm ar Barz (la Colombe du Barde) ; Laouenanik-Breiz (le Roitelet de Bretagne) ; Bokedik glaz ha Sidanik (Violette et Pinson) ; Eostik ann Anaoun (le Rossignol des Trépassés), et tant d'autres délicieux poémes du même auteur ?
Le Petit Oiseau du bon Dieu, dont nous essayons de donner ici la traduction, est encore une de ces élégies touchantes, remplies d‘idées d'une ineffable délicatesse. — La neige