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Adlennet eo bet ar bajenn-mañ
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chansons et danses des bretons



5 — ’Barz ar ger-man ’zo zoudarded,
Kemer-unan ha ma lezed[1].

Dans celte ville y a des soldats,
Prenez-en un et laissez-moi,

Sunt milites in hac urbe :
Cape unum, dimitte me.

6 — Deuz ho[2] soudarded n’oullan ket,
Eur c’hloarek renki da gaet.

De vos soldats je ne veux pas,
Un clerc[3] me possédera.

De tuo milite nolo,
Clericum possidebo.

7 — Petra laro d’imp-ni hon zud,
Pa glevfont bugale munud,

Mais que diront nos chers parents
Quand ils entendront les enfants.

Quid dicent quoque parentes
Quando audient infantes.

8 — O c’houl bara digant tata
Ha boik-boïk-boïk digant maman ?

Demander du pain à leur père,
Ainsi que du lait à la mère ?

Panem a paire petentes,
Lac a matre postulantes ? »

  1. kemer est le singulier et lezed, le pluriel. Il y a, entre ces deux nombres, certains effet de contraste que n’offrent évidemment ni le double pluriel du français, ni le double singulier du latin. Du reste, les trois textes n’offrent pas une concordance rigoureuse, bien qu’ils maintiennent un sens à peu près identique.
  2. Le possessif ho est également de la 2e et de la 3e personne. Il provoquerait bien des amphibologies, si la lettre initiale du mot suivant n’était sujette à des mutations : ho soudarded, vos soldats ; ho zoudarded, leurs soldats.
  3. Variante : Un doux clerc me possèdera. — Cet adjectif doux me semble ajouté à une leçon primitive ; « un doux clerc », ce n’est pas dans la note généralement simple du texte trilingue.