Buez Jeann d’Arc/Kentel 00


LETTRE de Monseigneur DUPARC
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ÉVÉCHÉ
DE

QUIMPER ET DE LÉON

Quimper, le 31 mai 1909.


Chers Messieurs,

Dans ma tournée pastorale j’ai trouvè en beaucoup de presbytères et d’écoles votre Histoire bretonne de Jeanne d’Arc.

L’éloge de l’œuvre n’est plus à faire, puisque les trois mille exemplaires de la première édition ont déjà disparu. La deuxième édition accentuera encore le succès. C’est justice. Vous avez écrit cette vie miraculeuse en académiciens populaires et en apôtres bretons. Le Léon et la Cornouaille goûteront également votre style savoureux et précis. Ils jouiront surtout de sentir l’action de Dieu qui éclate avec une évidence foudroyante dans les gestes de la vierge, bergère, guerrière et martyre. On ne pourra pas dire que ce surnaturel n’est pas de l’histoire. Vous l’avez parfaitement établi sans alourdir votre récit par d’inutiles dissertations. L’émotion chrétienne accompagne d’un bout à l’autre, dans cette vie d’une sainte, l’admiration patriotique. Voilà les joies pieuses que l’âme de notre race place au-dessus de toutes les autres.

Je souhaite que votre volume, dans sa reliure souriante, avec ses illustrations grâcieuses et fines, pénètre au foyer de toutes nos familles, et que les parents le fassent lire à leurs enfants pour entretenir encore plus puissamment en eux la foi religieuse et le dévouement au pays.

Dans quelques paroisses, pendant que je donnais le sacrement de confirmation, j’ai entendu parfois les confirmands chanter l’hymne à Jeanne d’Arc. Le moment était bien choisi, puisque, à la même heure, l’Esprit-Saint accentuait dans ces jeunes âmes la vigueur des vertus chrétiennes dont la Bienheureuse fut le modèle achevé.

Puisse la vaillante Lorraine, dont on a pu dire qu’elle était digne d’être Bretonne, garder à nos enfants des écoles la plénitude de la foi que de mauvais Français voudraient leur enlever, et les préparer à bien servir comme elle l’Eglise et la France ! Les circonstances ne sont plus les mêmes. Mais le danger est plus grave qu’au XVe siècle. L’élan du cœur pour la défense religieuse doit donc être au moins égal. Je prie la Bienheureuse Jeanne d’Arc de nous donner le feu sacré qu’elle communiqua aux soldats de Bretagne conduits vers elle par Richemont.

Recevez, chers Messieurs, avec mes félicitations et ma bénédiction, l’assurance de mes sentiments affectueux et dévoués.

+ ADOLPHE,

Evêque de Quimper et de Léon.


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Lizer skrivet gant eur Breizad euz Raozoun.
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Chalouni ker,

Araok lavaret bennoz Doue deoc’h evit beza digaset d’in ho levr, am euz bet c’hoant len eul lodennik anezan. Mes siouaz ! ne ket eul lodennik ebken am euz lennet ; n’am euz ket gellet eana gantan ac’han m’eo bet lennet ganen pen da ben.

Enor d’eoc’h ha d’ho ken-skrivanier, an Aotrou Madec, persoun Treflevenez. Setu ase eun dra hag a raio vad er vro, rak an oll a lenno ho puez Jeann d’Arc e brezounek, an dud koz koulz hag ar vugale. Ar c’halonou a drido oll o teski en ho levr peger braz e oue madelez Doue e kenver or bro pa gasas dezi, evit e savetei, eur plac’h ken burzuduz, eun hevelep santez. N’oc’h euz lezet en amc’houlou netra euz ar pez a ioa goest da rei enor d’ar Plac’h eüruz ha da ziskuez pegen izel oamp kuezet araok e donedigez.

Lod euz tud Breiz-Izel, ar re ebken a zo bet pell er skol o teski, a anaveze beteg-hen, kalz pe nebeut, oberou ar Verc’hez gloriuz. Mes an darn vuia n’o doa klevet hano ebet anezi. Den ebet n’en doa sounjet beteg vreman skriva e istor e iez or bro. C’hui ho taou ho peuz da genta bet ar zounj-se hag ho peuz great eul labour dispar. Hiviziken Jeann d’Arc a vezo divizet anezi e korn an oaled goude koan e peb ti var ar meaz evel ma vez lennet buez ar Zent...

Eur veich c’hoaz bennoz Doue deoc’h,


Theodor PILVEN ar SEVELLEC,
Bet barner e Raozoun.